
Quand je me suis décidé il y a quelques mois à braver les éléments avec mon fils pour retourner faire un tour au musée de la libération de Paris, général Leclerc Jean Moulin, j’ai passé un crible ma bibliothèque pour trouver des livres de circonstance à emmener avec moi. Vous l’aurez compris, j’ai alors retrouvé ce livre de Jean Moulin, lu il y a quelques années, et qui était mystérieusement passé au travers des mailles du filet lors de ma première visite du musée (et ma critique de « Paris brûle-t-il). Ce n’était définitivement pas le livre le plus difficile à mettre en scène ! « Premier combat » est un témoignage écrit par Jean Moulin lors d’une visite clandestine à sa famille en 1941 Il y relate les journées noires de juin 1940 précédant l’armistice et son action à Chartres, alors submergée par les réfugiés, en tant que préfet d’Eure et Loir. Alors qu’il refuse de signer un document mensonger prétendant que des soldats sénégalais auraient commis des atrocités contre des civils (en réalité victimes de bombardements allemands), il se retrouve arrêté et torturé. Il va alors tenter de se suicider, échappant de peu à la mort avant d’être révoqué par le régime de Vichy et d’entrer en résistance.
Ce texte est le seul émanant de Jean Moulin. Alors qu’il apparait comme la véritable incarnation de la résistance, on sent une sorte de décalage en lisant « Premier combat ». Peut-être est-ce lié à la tonalité très sobre et objective de ce témoignage, dénué d’embellissements et de fioritures, montrant finalement ce que toute personne dans la même position que Jean Moulin pourrait accomplir en de telles circonstances. Pourtant I transparait de ces pages un courage, un dévouement et surtout un amour de sa patrie qui finalement nous montrent que cet épisode n’était qu’un prélude, un avant-goût de l’implication totale de l’homme dans la résistance.
Une lecture très forte, qui nous éclaire vraiment sur l’homme derrière le nom de Jean Moulin et sur la force de ses convictions.
Vous avez aimé ? Pour en apprendre plus sur Jean Moulin et son parcours, vous pouvez consulter « Jean Moulin – L’affranchi » de Bénédicte Vergez-Chaignon.
« Premier combat », Jean Moulin, Editions de Minuit, 169 pages.
