
Comme je vous l’indiquais il y a quelques jours, cette année j’ai la chance de participer au jury du Prix du meilleur roman des éditions Points. Vous allez donc avoir l’occasion, dans les prochaines semaines, de découvrir les différents titres sélectionnés, pour vous faire une idée d’ici le vote final. Après le Québec, place à un roman espagnol qui va nous emmener jusqu’à New-York.
New-York, 1936. Remedios et ses trois filles arrivent à New-York de leur Espagne natale pour rejoindre leur mari et père, propriétaire d’un petit restaurant de quartier. Mais le décès accidentel de ce dernier va obliger toute la famille à revoir ses plans. N’ayant plus le choix, Victoria, Mona et Luz vont reprendre le restaurant pour tenter de subvenir à leurs besoins, mettant de côté leurs rêves et leurs espoirs. Parviendront-elles à faire s’incarner leurs rêves d’une meilleure vie ?
« Les trois filles du Capitan » m’aura fait passer par tous les états. Son début m’est apparu assez poussif avec une intrigue qui peine à démarrer et des personnes auxquels il me semblait difficile de s’attacher. À tel point que j’ai volontairement laissé le livre de côté quelques jours pour lire autre chose. La pause aura été salutaire. Peut-être était-ce une question de fraicheur d’esprit, ou plus vraisemblablement de véritable démarrage de l’intrigue. Car vers le milieu du livre, la magie a opéré et je suis vraiment entré dans le l’intrigue. J’ai ainsi pu partager le destin de cette famille d’immigrés pour laquelle le rêve américain, qu’elles n’avaient pas vraiment appelé de leurs vœux, porte assez mal son nom. C’est un vrai plaisir de voir chaque personnage évoluer, s’endurcir et se battre pour vivre ses rêves ou plus simplement pour survivre. Car malgré les petites solidarités, le danger, symbolisé par les puissants n’est jamais très loin.
Au final, le roman s’est avéré une vraie bonne surprise malgré des débuts compliqués.
Les trois filles du Capitán, Maria Dueñas, Points, 640 pages.
