
J’ai déjà reçu de nombreux livres dans le cadre du prix Orange du livre 2022. Parmi eux, beaucoup que je ne connaissais pas, et qui constitueront peut-être dans les prochaines semaines, de jolies découvertes. Mais aussi quelques livres qui me tentaient déjà comme ce « Le goût du temps dans la bouche ». J’étais en effet curieux de suivre le passage en littérature adulte de son autrice, qui a déjà à son actif un certain nombre de très bons romans jeunesse.
Dans la famille, il y a Nicolas, musicien exilé en Suède, après un drame qui l’a profondément affecté. Il y aussi Suzanne, sa grand-tante chérie, qui s’apprête à fêter ses cent ans. Il y a enfin André, son grand-père, qui cherche au milieu des années 1950 des réponses à ses interrogations. Entre eux, un secret de famille et une voix, au plus profond d’une grotte, qui fait écho aux blessures qui les hantent et qui détient les réponses qu’ils recherchent.
« Le goût du temps dans la bouche » est un roman très prenant. Il parvient à nous immerger dans son intrigue et à nous faire ressentir les différentes émotions ressenties par les personnages pour mieux nous permettre de nous attacher à eux. Sa construction est parfaite. Les différents fils narratifs qui constituent son histoire s’entrecroisent pour former un ensemble cohérent qui se tisse et prend tout son sens au fil des pages. Au travers de cette fresque familiale sur plusieurs générations, l’autrice nous montre bien l’importance et la force des liens du sang, capable de résister aux aléas de la vie et de se reconstruire malgré les silences du secret. Un secret qui a laissé son empreinte sur toute la famille, génération après génération, et qui va finalement se dévoiler.
« Le goût du temps dans la bouche », Séverine Vidal , Robert Laffont, 336 pages
