
« Ma reine », Jean-Baptiste Andrea
Je continue ma découverte de l’univers littéraire des auteurs jurés du prix Orange du livre 2022. Après Florent Oiseau il y a quelques jours, place aujourd’hui à Jean-Baptiste Andrea!
Été 1965. Shell s’enfuit de la station-service où il a grandi avec ses parents. Sur le plateau qui surplombe la vallée de l’Asse, seuls se déploient le silence et les odeurs du maquis. Une fille, comme un souffle, vient à sa rencontre. Avec elle, tout s’invente et l’impossible devient vrai. Dans l’univers fulgurant de Viviane, Shell ne se sent plus différent. Alors par jeu, par amour, il lui obéit, sans s’apercevoir que son dévouement le conduit bien au-delà de ce qu’il avait imaginé.
Après plusieurs lectures dans lesquelles j’ai eu du mal à rentrer, « Ma reine » a été une très agréable bouffée d’oxygène. Jean-Baptiste Andrea parvient magnifiquement bien à nous immerger dans la tête de Shell, ce garçon atypique dont « la tête a arrêté de grandir » et qui se définit comme « une belle voiture avec un moteur de 2CV dedans ». Sa perception du monde qui l’entoure est particulièrement bien rendue et réaliste et conduit le lecteur à entrer en empathie avec lui. Le roman, nourri par ce décalage entre la réalité et sa perception par le héros, est tour à tour drôle, émouvant, triste et encore plein de poésie. La rencontre entre Shell et Vivianne constitue une fuite en avant dont le lecteur se demande bien comment elle va pouvoir s’achever. La fin du livre, justement, est tout simplement splendide, évitant avec brio tous les écueils possibles. Mais je ne vous en dis pas plus et vous invite, si ce n’est pas déjà fait, à la découvrir vous-même !
« Ma reine », Jean-Baptiste Andrea, Folio, 221 pages.
