« Que reviennent ceux qui sont loin », Pierre Adrian

Rentrée littéraire, épisode 3

Le temps d’un été, le narrateur, la trentaine sans enfant, revient en Bretagne dans la maison familiale qui l’a accueilli année après année pendant son enfance. Il reprend ainsi sa place au sein de de cette tribu refuge mais en même temps un peu étouffante, qu’on retrouve une fois l’an, sauf pour les mariages (de plus en plus rares) et les enterrements. En retrouvant les repères et le rythme de son enfance, ces moments réguliers comme gravés dans le marbre au fil du temps, notamment ces moments où l’on ne fait rien, il plonge à la recherche de l’enfant qu’il a été. À un moment charnière de sa vie, il retrouve ce vestige qui sommeille encore en lui et qu’il va rechercher parmi ses neveux, tenant d’apprendre le rôle nouveau d’oncle. Ce sera également l’occasion de contempler sa grand-mère, point de ralliement de la famille, qui a vécu et voit son horizon se rétrécir petit à petit, de plus en plus absente en elle-même. Pierre Adrian parvient à superbement saisir le temps qui passe au sein d’une famille, ce qui s’échappe mais également ce qui demeure, dans un récit teinté de mélancolie. Un livre dont le cadre de la maison familiale dans le Finistère trouve un écho particulier en moi mais qui ne sera pas sans soulever un brin de nostalgie parmi un bon nombre d’entre vous. Un très beau texte comme une parenthèse ensoleillée le temps d’un été.

« Que reviennent ceux qui sont loin », Pierre Adrian, Gallimard, 192 pages.

14 commentaires

Laisser un commentaire