
Rentrée littéraire, épisode 7
Dans les favelas de Porto Alegre, deux metteurs en rayon d’un supermarché vont se lancer dans une aventure trépidante pour échapper à leur exploitation dans un travail dénué de sens. Leur méthode, devenir des dealers d’herbe en tentant d’appliquer les théories marxistes mais aussi de rester fidèles à leurs principes.
« Supermarché » nous offre une vision totalement différente des favelas brésiliennes et de leurs habitants, loin des images toutes faites et des stéréotypes. Evidemment, la drogue et la violence n’en sont pas absentes, loin de là, puisqu’elles constituent l’essence même de l’intrigue. Le résultat est assez improbable, mélangeant allègrement les genres et les registres, tour à tour profond et drôle. Il propose une réflexion sur la vie dans les favelas et l’espoir de conquérir sa dignité, mais aussi par moments une action survitaminée. Un récit porté par un duo de personnages haut en couleurs : Pedro, surnommé le Cintre, spécialiste des théories marxistes, et Marques, son disciple, sanguin et révolté, plutôt dans l’action. Un duo à la Don Quichotte et Sancho Panza, ou à la Minus et Cortex ! Cette épopée de dealers attachés à leurs principes et qui tentent d’adopter une approche rationnelle et économiquement sensée dans leur activité à quelque chose d’exaltant en même temps que terriblement provocateur. Un roman jubilatoire, inspiré (en partie seulement) de la vie et du parcours de son auteur dans les favelas brésiliennes.
« Supermarché », José Falero, Metailié, 304 pages.
