
Munich, 1931. Angela Raubal, 23 ans, est retrouvée morte dans la chambre d’un appartement qu’elle partage avec son oncle et tuteur, un certain Adolf Hitler. Tout indique un suicide et pousse à classer l’affaire. Détail troublant : l’arme qui a tué Angela appartient à son oncle. Les liens troubles entre lui et sa nièce font d’ailleurs l’objet de rumeurs dans les rangs de ses opposants mais aussi de ses partisans Entre pressions politiques, peur du scandale et secrets sulfureux, cet événement pourrait mettre un terme à la carrière d’Hitler. Et faire du commissaire Sauer, chargé de l’enquête, un témoin très gênant.
« L’ange de Munich » propose une enquête parfaitement complexe avec son lot de rebondissements qui en fait un livre très prenant et agréable à parcourir. Dans ce genre de livres, le personnage principal constitue vraiment le nerf de la guerre, dans le sens où c’est lui qui porte toute l’intrigue, comme c’est le cas de Bernie Gunther dans les romans de Philipp Kerr ou encore de Nikolai Hoffner chez Thomas Rabb. Ici, le commissaire Sauer apparait relativement terne au début du livre. Cependant, il s’étoffe au fil des pages et va ainsi acquérir une profondeur réellement intéressante. Le roman, basé sur des évènements réels, restitue très bien l’atmosphère si particulière de l’époque avec une république de Weimar en décrépitude et des nazis aux portes du pouvoir, mais pas encore tout puissants. Il propose une galerie de portraits très complète et intéressante de tous les principaux dignitaires nazis avant la prise de pouvoir d’Hitler.
Bienvenue au cœur du temple de la trahison et des faux semblants !
« L’ange de Munich », Fabiano Massimi, Le livre de poche, 672 pages.
