
« Le chevalier fracassé » nous fait suivre le parcours d’Alexandre, un jeune Suisse persuadé d’être recherché pour meurtre. Les chemins de l’exil l’emmènent jusqu’à Paris. Là, manipulé par le lieutenant général de police, il est contraint d’espionner Mesmer, médecin viennois à la mode, ainsi que madame de Vaupertuis dont le salon accueille les grands esprits de l’époque. Devenu le chevalier Vesperelli, il va tenter de s’introduire dans les cercles de la bonne société.
Lorsqu’il rencontre un vieux marquis passionné d’optique qui s’éprend de lui, affaire prometteuse et rêves de fortune se font jour. Mais dans Paris la révolte gronde et annonce la révolution.
« Le chevalier fracassé » est un roman historique très rythmé et ne laisse pas au lecteur le temps de s’ennuyer. L’écriture de Colin Thibert est assez déroutante dans les premières pages notamment avec des citations de la bible qui créent une impression de détachement.
Il donne à suivre l’évolution d’un anti-héros pas particulièrement attachant. Sans états d’âme, il semble également insensible aux idéaux de son temps, plus intéressé à manipuler les uns et les autres pour son propre profit. Néanmoins, les circonstances vont l’amener à évoluer et à faire preuve d’un peu plus d’humanité.
Le livre nous propose une exploration intéressante de la période prérévolutionnaire avec ses salons et ses projets scientifiques (recherches sur le magnétisme et la réflexion de la lumière). Il est particulièrement intéressant dans son évocation des revirements qui ont marqué la Révolution. Dans un environnement complètement chamboulé et en constante évolution, il convient d’avoir le pied souple pour s’adapter et plus prosaïquement rester en vie.
« Le chevalier fracassé », Colin Thibert, Héloïse d’Ormesson, 208 pages.
