La narratrice part sur les traces de sa mère, dont elle est sans nouvelles depuis son enfance et qui est décédée dans des circonstances mystérieuses en Afrique de l’Ouest. Pour tenter d’en savoir plus, elle choisit de rejoindre le camp de Bidibidi, au nord de l’Ouganda, où se sont réfugiées les populations fuyant la guerre civile qui fait rage au Soudan du Sud. Là elle en apprendra plus sur sa mère, mais également sur la guerre et l’exode de ces femmes qui ont tout perdu.

« Les femmes de Bidibidi » est un roman court mais très fort qui ne laissera aucun lecteur indifférent. Le destin de ces femmes maltraitées par la vie est particulièrement émouvant car elles semblent souffrir de la double peine de connaître l’exil mais aussi et surtout d’être des femmes. Dans le camp, chacune avec son histoire et ses traumatismes, elles essaient tant bien que mal de se reconstruire et de se réapproprier leur corps, qui n’appartiennent qu’à elles.
Mais finalement si l’on s’en tient au parcours de la mère de la narratrice, forcée d’abandonner sa fille suite à des violences conjugales, la situation des femmes n’est pas forcément meilleure en France. Ainsi qu’importe l’époque, les circonstances ou le lieu, les premières victimes seront toujours les femmes.

Un livre essentiel !

« Les femmes de Bidibidi », Charline Effah, Emmanuelle Collas, 228 pages.