« La fileuse de verre », Tracy Chevalier

 « La fileuse de verre » nous emmène à Murano en 1486 au sein de la famille Rosso, verriers de génération en génération. Ce n’est pas l’affaire des femmes. Pourtant, à la mort de son père, voyant l’entreprise familiale décliner, Orsola Rosso décide de sauver sa famille de la ruine en apprenant à fabriquer des perles de verre. Un art qui ne va pas sans celui du commerce. A travers les siècles, Orsola et sa famille devront s’adapter pour faire perdurer leur art.

« La fileuse de verre » est un très joli roman qui nous immerge dans l’univers des verriers de Murano. Tracy Chevalier nous fait découvrir un microcosme, un petit monde qui se limite à Venise et ses îles et où on peut passer sa vie son toucher la terre ferme. Pour nous faire ressentir cette particularité, Tracy Chevalier choisit d’utiliser une temporalité particulière. En effet, la famille Rosso traverse les siècles, du 15ème à nos jours, en étant très peu affectée par le passage des années. Comme le temps n’avait pas de prise sur Venise, contrairement à la terre ferme. Ce choix permet au lecteur de suivre les évolutions de la ville de Venise et du commerce à travers les siècles.

Au travers du destin d’Orsola, on mesure à quel point l’émancipation des femmes était difficile. Leur place parait étriquée entre l’entretien du foyer et les enfants, bien loin du travail du verre. Du moins jusqu’au coup de force d’Orsola qui profite de la situation familiale compliquée pour trouver son épanouissement dans la fabrication des perles de verre, activité méprisée par les verriers traditionnels.

Un roman historique captivant qui nous plonge dans l’univers fascinant des maîtres et apprentis verriers.

« La fileuse de verre », Tracy Chevalier, La Table Ronde, 448 pages.

Laisser un commentaire