
Beyrouth, avril 1975. Alors que les attentats et les représailles s’enchainent, Michel Nada part pour la France, où il espère rallier la droite française à la cause chrétienne. Édouard et Charles, ses frères, choisissent la voie du sang. Dans la banlieue sud de Beyrouth, Abdul Rasool al-Amine et le Mouvement des déshérités se préparent au pire pour enfin faire entendre la voix de la minorité chiite. À l’ambassade de France, le diplomate Philippe Kellermann va, comme son pays, se retrouver pris au piège d’une situation qui échappe à tout contrôle. Mais comment empêcher une escalade des tensions dans un pays où la guerre semble être devenue le seul moyen de communication ?
« Nul ennemi comme un frère » est un roman exigeant mais passionnant. Il est d’abord déroutant avec un certain nombre de personnages à intégrer et à positionner. Mais petit à petit les pièces se mettent en place. Le livre est très éclairant sur la situation particulièrement complexe du Liban où la cohabitation est très difficile entre les différents groupes de population confrontés à de multiples ingérences étrangères. Frédéric Paulin nous immerge dans un jeu politique aux luttes d’influence fascinant, même si on ne peut s’ôter de l’esprit la multiplication des attentats et des morts qui en découle. Les personnages sont travaillés et pleins de profondeur, évitant avec brio l’écueil du manichéisme.
Le résultat est particulièrement convaincant et mérite à coup sûr votre lecture !
« Nul ennemi comme un frère », Frédéric Paulin, Agullo, 480 pages.
