Toya, une jeune artiste afro-américaine, revient dans la petite ville des montagnes de Caroline du Nord d`où sa famille est originaire. Bien décidée à dénoncer l’histoire esclavagiste de la région, elle ne tarde pas à s`y livrer à quelques actions d`éclat, qui provoquent de violentes tensions dans la communauté. Au même moment, Ernie, un policier du comté, arrête un mystérieux voyageur qui se révèle être un suprémaciste blanc. Celui-ci a en sa possession un carnet, sur lequel figure une liste de noms de notables de la région. Quelques semaines plus tard, deux meurtres viennent endeuiller la région, faisant ressurgir les secrets et mensonges enfouis depuis trop longtemps.

« Les deux visages du monde » est un très beau roman qui nous immerge dans la réalité du racisme insidieux qui ronge les Etats-Unis. La superbe écriture de David Joy met en évidence toutes ces petites choses, ces silences et ces non-dits qui en constituent le terreau en même temps que l’engrais. Dans la lignée de ses personnages, il invite à questionner ces récits transmis génération après génération et à réfléchir aux questions de l’identité et du vivre ensemble.

« Les deux visages du monde », David Joy, Sonatine, 432 pages.