« La gloire des maudits », Nicolas d’Estienne d’Orves

Attention, gros coup de cœur ! Voici un livre acheté un peu par hasard, qui ne payait pas de mine dans ma PAL et que j’ai d’ailleurs mis pas mal de temps à commencer. Mais une fois dedans, je ne l’ai plus lâché !

Le roman prend place dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Gabrielle Valoria, fille d’un collaborateur exécuté à la libération, est chargée d’approcher Sidonie Porel, la papesse des lettres françaises, pour enquêter sur les zones d’ombre de son passé. Au fur et à mesure de son immersion dans le monde de l’écrivaine, Gabrielle va plonger de plus en plus profondément dans un univers de mensonges et de trahisons. « La gloire des maudits » est un roman réellement captivant. Je n’ai pas le souvenir de beaucoup de livres de sa taille (520 pages quand même) avec aussi peu de temps morts. Il est bien construit et nous fait revivre cette période trouble de notre histoire, faite de petites et grandes compromissions, d’arrangements et de modifications de la vérité, de non-dits et de secrets enfouis. Pour paraphraser Nicolas d’Estienne d’Orves : « Il n’y a ni blanc ni noir. Ni bons ni méchants. Juste une immense ruche grise dans laquelle chacun a creusé son alvéole ». Et une ruche dans laquelle, malgré le temps qui passe, le passé nous rattrape toujours. Enfin, le roman nous plonge dans les coulisses de la création littéraire mais aussi dans les arcanes du petit monde des lettres et des arts des années 1950.

En bref, une peinture très fine et captivante de l’univers des années d’après-guerre, qui continue à rejouer la partition des années troubles et à conditionner par les comportements et choix individuels de cette époque.

Vous avez aimé ? Depuis j’ai lu « Les fidélités successives » du même auteur, et deuxième gros coup de cœur, alors n’hésitez pas ! Je l’ai d’ailleurs chroniqué ici !

« La gloire des maudits », Nicolas d’Estienne d’Orves, Le livre de poche, 528 pages.

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