Alléluia ! Après des mois de recherches intensives d’un bouc à Paris, j’ai enfin pu profiter d’un voyage à Strasbourg pour immortaliser ce livre dont je tenais absolument à vous parler. Comme quoi il ne fait jamais désespérer. « La fête au bouc » fait s’entrecroiser trois histoires différentes pour retracer tout un pan de l’histoire de la République Dominicaine. Celle d’Urania Cabral d’abord, jeune avocate à New-York qui revient se confronter à son père, ancien dignitaire du régime du dictateur Trujillo avant d’être suspendu de ses fonctions. Celle de quatre conjurés qui attendent fébrilement le passage de Trujillo pour tenter de se débarrasser de lui. Enfin, celle de Trujillo lui-même, au pouvoir depuis trente ans et qui contrôle de plus en plus difficilement un pays au bord du chaos et de la faillite.

Mario Vargas Llosa nous propose un roman très dense mais qui se laisse lire très facilement. L’alternance des histoires nous permet d’éviter les pièges d’une lecture chronologique des évènements liés au régime Trujillo et à sa fin. Au travers le récit du parcours de ces différents acteurs, il nous entraîne au cœur même du fonctionnement d’un régime totalitaire entièrement fondé sur l’arbitraire et marqué par la neutralisation brutale (meurtres, disparitions et torture) des opposants et la corruption.

En bref, un roman passionnant qui nous emmène dans les coulisses du pouvoir et dont la construction brillante nous offre une vision à 360° du régime. N’hésitez pas à vous plonger dedans !

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« La fête au bouc », Mario Vargas Llosa, Gallimard, 580 pages.