
Après « Cœur de chien » de Boulgakine, dont je vous avais parlé ici il y a quelques semaines, je me suis encore totalement laissé guider par Xavier, des éditions Ginkgo éditeur, véritable spécialiste en la matière, pour continuer mon exploration de la littérature russe.
Ivan Sévérianytch Fliaguine, un colosse en habits de moine, traverse le lac Ladoga et en profite pour raconter à ses compagnons de voyage les différentes aventures successives qui l’ont amené à rentrer dans les ordres. Alors qu’il avait été promis à Dieu par sa mère et avait refusé son destin, il fut poursuivi par une curieuse malédiction qui l’a condamné à aller de péril en malheur en échappant toujours à la mort, jusqu’à ce qu’il accepte d’entrer en religion.
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’Ivan Sévérianytch en a connu des galères. Tour à tour prisonnier pendant des années des Tartares, compagnon des Tziganes, expert dresseur de chevaux et même soldat, il constitue un véritable aventurier picaresque au cœur de la Russie profonde. Tout cela en endurant son sort avec philosophie, faisant contre mauvaise fortune bon cœur. Une mentalité où l’humilité se conjugue au courage et la fatalité à la spiritualité, qui correspond finalement d’une certaine façon à l’image que l’ont pourrait se faire de l’âme russe, si tant est qu’elle existe en tant que telle. L’écriture de Nikolaï Leskov est très agréable à suivre et malgré l’empathie dont on se prend pour son héros qui vogue de galère en galère, on prend beaucoup de plaisir à le suivre à travers la Russie !
Une très jolie découverte qui vous fera voyager au cœur de la Russie profonde et vous éclairera sans doute sur son peuple et sa mentalité.
Vous avez aimé ? N’hésitez à allez faire un tour dans le catalogue des éditions Ginkgo qui recèle plusieurs pépites à découvrir.
« Le pèlerin enchanté», Nikolaï Leskov, Ginkgo éditeur, 197 pages.
