« La bombe », Alcante, Laurent-Frédéric Bollée, Denis Rodier

Après les fêtes, vient l’époque de l’année où l’on se plonge dans les livres qu’on a pu recevoir à noël. J’avoue que je n’étais pas totalement serein en voyant le thème de cet album ainsi que sa taille (450 pages), mais j’ai relevé le défi et ne le regrette pas ! L’illustration du livre a également été un vrai challenge pour trouver la bonne distance avec cette thématique difficile. 


« La bombe » retrace sous forme de bande-dessinée l’histoire de la bombe atomique qui a anéanti Hiroshima le 6 août 1945. Au-delà de sa dimension scientifique, l’album met en évidence les implications politiques, militaires mais aussi morales qui ont accompagné sa création et la décision de l’utiliser. Enjeu majeur de la destinée de la seconde guerre mondiale, elle va impliquer les hommes à travers le monde entier et changement foncièrement le cours de l’histoire mondiale. 


Glaçant. Si je ne devais retenir qu’un seul mot pour qualifier cette bande-dessinée, ça serait celui-ci. Pourquoi ? Le thème, bien évidemment, mais aussi sa manière de le traiter. Les auteurs dépassent le strict cadre historique pour mettre en scène et en perspective les implications morales qui ont pu accompagner tout le processus de fabrication de la bombe atomique. La narration adoptant en fil roue le point de vue de la bombe elle-même contribue à instaurer un sentiment de malaise, mesurant petit à petit l’inéluctabilité de l’avènement de la bombe. Mais cela n’empêche pas le lecteur de s’immerger totalement dans cette histoire vraie terriblement fascinante. L’alternance des points de vue entre les différents protagonistes, anonymes comme personnages illustres, à travers le monde, contribue à rendre l’intrigue particulièrement dynamique. Et si la taille du livre peut faire peur de premier abord, au final les pages défilent sans qu’on voie trop le temps passer. 

Vous avez aimé ? Pour une autre vision de la seconde guerre mondiale en bande dessinée, n’héstiez pas à vous plonger dans l’excellente série « Il était une fois en France »de Fabien Nury et Sylvain Vallée, qui conte l’histoire de Joseph Joanovici, juif roumain devenu l’homme le plus riche de France pendant l’occupation. Ferrailleur, collabo, résistant, il fut pour certain un criminel, pour d’autres un héros.

« La bombe », Alcante, Laurent-Frédéric Bollée, Denis Rodier, Glénat, 472 pages.

2 commentaires

  1. Je n’ai pas pu m’empêcher de venir lire ton article en entier ! Je pense que ce n’est pas le moment pour moi de lire le livre mais ton avis le propulse dans mes lectures proches x) J’ai également reçu comme cadeau « Un printemps à Tchernobyl », aussi une BD (ou roman graphique, je ne sais jamais) qui a l’air génial. Je reviendrai sur ton post quand je l’aurai lu 😉 A bientôt !

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    • Moi non plus je ne sais jamais où commence le roman graphique et où s’arrête la bande dessinée 🙂
      Génial, tu ne regretteras pas cette lecture. Moi je vais aller voir du côté de « Un printemps à Tchernobyl », je sens qu’on n’est encore pas forcément sur du super gai !

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