Sorties livres, semaine du 15 mars 2021

Qui dit nouvelle semaine dit également sorties de nouveaux livres. Et la sélection du jour est aussi intéressante que variée. Chaque livre est défini par 5 mots clés. Je vous ajoute également les quatrièmes de couverture.

  • « Les Soixante-quinze feuillets : Le roman de 1908 », Marcel Proust (@editions_gallimard) : A la recherche du temps perdu, miniature, dimension autobiographique, manuscrits, textes inédits

    Leur disparition, les enquêtes vaines conduites par nombre de chercheurs depuis le début des années 1960, tout cela a empreint ces Soixante-quinze feuillets d’une aura particulière. Les manuscrits que Bernard de Fallois, proustien de goût et éditeur de Contre Sainte-Beuve, avait gardés par-devers lui pendant plus d’un demi-siècle n’étaient pas les moindres de l’auteur de Swann. Les Soixante-quinze feuillets, retrouvés chez lui, sont le socle d’A la recherche du temps perdu.
    Proust les avait soigneusement conservés, comme la plupart de ses manuscrits. Il les a écrits entre les premiers mois et l’automne de 1908 et s’est reporté à eux jusqu’en 1912 au moins. Avec leur entrée prochaine à la Bibliothèque nationale de France, c’est comme si l’immense vaisseau que constitue le  » fonds Proust « , en suspension depuis des dizaines d’années, pouvait enfin toucher terre. Proust ne le sait pas encore, mais ici commence A la recherche du temps perdu.
    Dans ces pages on aura reconnu, à la fois déroutants et familiers, surpris comme les personnages du roman à un moment inconnu de leur  » révolution « , la grand-mère au jardin, le baiser du soir, le drame du coucher, les promenades vers Méséglise et Guermantes, l’adieu aux aubépines, les leçons des  » côtés « , le portrait de Swann, la chambre de Balbec, les habitués du Grand-Hôtel, les trois arbres d’Hudimesnil, la petite  » bande  » de jeunes filles, la poésie des noms, la mort de la grand-mère, les rêves posthumes, Venise, d’autres épisodes encore…
  • « La saga des Cazalet, tome 3 : Confusion », Elizabeth Jane Howard (@edlatableronde) : saga familiale, seconde guerre mondiale, évolution des meurs, société anglaise, émancipation

    Mars 1942. Polly et Clary, les deux cousines encore enfants dans Etés anglais et qui, adolescentes, avaient la part belle dans A rude épreuve, ont aujourd’hui dix-sept ans et n’aspirent qu’à une chose : échapper à l’étau familial en quittant Home Place pour Londres. Polly est encore sous le choc du décès de sa mère, Sybil, qui a succombé au cancer qui la rongeait. Clary, dont le père Rupert n’a plus donné signe de vie depuis le mot apporté par un soldat français, est sur le point de perdre espoir.
    Au chagrin des deux héroïnes s’ajoute la frustration face au silence borné du clan Cazalet : les adultes se refusent à parler des choses graves, et continuent de les considérer comme des enfants. A quel modèle les deux jeunes filles peuvent-elles bien s’identier ? Leur cousine Louise abandonne sa carrière d’actrice pour devenir mère de famille. Leur tante Rachel est à ce point dévouée à ses parents qu’elle laisse s’éloigner sa précieuse amie Sid.
    Et pendant que Zoë, la belle-mère de Clary, s’éprend d’un Américain, les in délités d’Oncle Edward à l’égard de Tante Villy menacent de tout faire voler en éclats. Malgré les sirènes et les bombardements, Londres est toujours plus attirante que Home Place, où règnent un froid glacial et une atmosphère de plomb.
  • « Iskari, tome 3 : La tisseuse de ciel », Kristen Ciccarelli (@gallimard_jeunesse_romans) : Iskari, fantasy, mythologie, pirates, amour

    Depuis des siècles, les Îles aux Étoiles sont protégées par la Tisseuse de Ciel. Déesse d’espoir et de lumière, elle veille sur les mortels du haut de sa tour. Mais l’arrivée d’Erin, voleuse hors pair à la solde d’un pirate sanguinaire, et de Saphire, la capitaine de la garde du roi de Firgaard, pourrait bien tout changer…
  • « Les pondeuses de l’Iowa », Deb Olin Unferth (@editionsgrasset) : littérature américain, poules, conditions d’élevage, activisme, Chicken Run, Casa de Papel

    Janey a 15 ans lorsqu’elle quitte New York pour rejoindre son père biologique dans l’Iowa. Alors que sa mère lui avait caché l’identité de son géniteur jusque-là, elle se débrouille pour traverser les Etats-Unis, laissant derrière elle sa vie d’avant. Les années passent et Janey doit trouver un travail. Son père l’incite à contacter Cleveland, une vieille connaissance de sa mère qui travaille pour la Fédération des producteurs d’oeufs de l’Iowa.
    La vie professionnelle de cette dernière bascule le jour où elle s’est retrouvé nez à nez avec une poule venant de s’échapper d’une ferme tout juste inspectée. Cleveland, qui a choisi de la sauver et de repartir en voiture avec elle, prend peu à peu conscience des conditions dans lesquelles vivent les poules pondeuses et décide de passer à l’action. Janey travaille depuis quelques temps aux côtés de Cleveland lorsqu’elle découvre ces opérations clandestines : vidéos illégales, photographies, et surtout vol d’animaux.
    Mais quand Janey la prend sur le fait, sa supérieure la convainc de se rallier à la cause et de monter avec elle sur une opération qui marquerait le monde à jamais. L’idée est simple : braquer discrètement La Ferme Heureuse de la Famille Green où s’accumulent près d’un million de poules et subtiliser, en une nuit, toutes ces volailles sans éveiller l’attention des propriétaires. Du jamais vu. Pour réaliser ce « casse » , Cleveland et Janey vont faire appel à une centaine d’activistes, emprunter plus de 60 camions et réunir beaucoup de courage pour tenter de libérer ces poules-pondeuses.
    Les pondeuses de l’Iowa est une tragi-comédie loufoque et terriblement efficace. A la croisée de Chicken Run pour ses envolées burlesques et de La casa de papel pour la préparation de cette opération hors du commun, le roman de Deb Olin Unferth est un livre polyphonique et absolument addictif. L’auteure fait preuve d’une maîtrise narrative et stylistique impressionnante pour parler de la campagne américaine du Midwest, de la défense de la cause animale, mais aussi du destin de deux femmes à la recherche d’amour et de sens.
  • « Petit traité du lecteur », Shaun Bythell (@editionsautrement) : vie de libraire, lecteurs, anecdotes, portraits, témoignage

    Quand on flâne entre les rayons, on oublie souvent que le libraire est là qui nous observe. Et quand l’un d’eux épingle nos bizarreries et nos manies d’une plume malicieuse, il peut en faire un joyeux jeu des sept familles, caustique et cocasse. Vous reconnaîtrez-vous dans un des lecteurs de ce savoureux recueil de portraits et d’anecdotes ?

Tous me tentent bien mais je suis particulièrement curieux de découvrir « Les pondeuses de l’Iowa » ! Et vous ?

Laisser un commentaire