Sorties livres, semaine du 5 avril 2021

Les poids lourds de la littérature sont de sortie cette semaine :

Comme d’habitude, chaque livre est défini par 5 mots clés ainsi que sa quatrième de couverture.
 
📚« La princesse au petit moi », Jean-Christophe Rufin (@flammarionlivres) : Aurel Timescu, ambassadeur, disparition, enquête, paradis fiscal

Alors qu’il pense pouvoir couler des jours heureux à Paris, en attendant une nouvelle affectation dans un pays qu’il espère le moins chaud et désertique possible, Aurel Timescu reçoit la visite d’un émissaire du Starkenbach, un micro-état européen niché dans les Alpes.

Le Prince a entendu parler de ses talents d’enquêteur et compte sur son aide dans une troublante affaire de disparition : la disparue n’est autre que la princesse du Starkenbach elle-même, souveraine en titre de la principauté. Sans monarque, le petit État court à sa perte; Aurel est l’ultime recours d’un prince consort aux abois.
Assuré de mener son enquête dans des conditions des plus confortables, il se lance dans une traque à rebondissements qui le mènera du petit paradis fiscal jusqu’en Corse, en passant par Paris.

Loin des contrées exotiques dont il est coutumier, mais aidé cette fois par une acolyte aussi téméraire que passionnée, le Consul Timescu confirme, s’il le fallait, qu’il est meilleur détective que diplomate.



📚« L’oiseau bleu d’Erzeroum », Ian Manook (@editionsalbinmichel) : Arménie, génocide, diaspora, saga historique, famille 

Le destin tragique et sublime de deux petites filles dans la tourmente de l’Histoire. 1915, non loin d’Erzeroum, en Arménie turque. Araxie, dix ans, et sa petite sœur Haïganouch, six ans, échappent par miracle au massacre des Arméniens par les Turcs pendant le génocide de 1915. Déportées vers le grand désert de Deir-ez-Zor et une mort inéluctable, les deux fillettes sont épargnées grâce à un médecin qui les achète comme esclaves, les privant de leur liberté mais leur laissant la vie sauve.
Après un parcours périlleux, Araxie et Haïganouch vont parvenir à échapper à leur sort, grandir, affronter ce monde en tumulte, agité de guerres et de trahisons, et trouver, chacune à sa façon, chacune à un bout du monde, un refuge fragile et précieux. C’est autour de l’enfance romancée de sa propre grand-mère que Ian Manook, de son vrai nom Patrick Manoukian, a construit cette inoubliable saga historique et familiale.
Un roman magnifique d’humanité où souffle le vent furieux de l’Histoire, une galerie de personnages époustouflants, avides de survivre à la folie des hommes, et l’incroyable destin des enfants de la diaspora arménienne.


📚 « Décomposée », Clémentine Beauvais (@ed_iconoclaste) : Baudelaire, cadavre, décomposition, poésie, destin  

Dans son célèbre texte « Une charogne », Charles Baudelaire raconte avec une délectation morbide comment la vue d’un cadavre en putréfaction a pu l’émerveiller alors qu’il se promenait aux bras de sa muse, Jeanne Duval.

Clémentine Beauvais, en un tour de force époustouflant, nous plonge au cœur de l’histoire de cette femme, Grâce, avant qu’elle ne devienne cette charogne. Elle l’imagine tour à tour prostituée, couturière, chirurgienne, avorteuse et tueuse en série.

Ce court roman en vers libres, d’une grande modernité, transforme notre regard et nos a priori sur la déchéance féminine. Clémentine Beauvais s’inscrit dans le sillage des autrices qui redonnent leur voix à toutes ces femmes que l’Histoire a piétinées.



📚 « Le parc à chiens », Sofi Oksanen (@editionsstock) : Finlande contemporaine, Ukraine post-Soviétique, amitié, trahison, passé 

Helsinki, 2016. Olenka, assise sur un banc dans un jardin public, observe un couple et leurs deux enfants en train de jouer avec leur chien. Une femme vient s’asseoir à ses côtés. Olenka sursaute : malgré les années, elle la reconnaîtrait entre mille. Après tout, Olenka n’a-t-elle pas ruiné la vie de cette femme, sa soi-disant amie ? Et cette dernière est sans doute ici pour lui rendre la pareille.
Elle seule connaît la vérité sur ce qu’a fait Olenka, d’où elle vient et de qui elle se cache. Malgré tout, pendant un court instant, les voici à nouveau réunies, spectatrices impuissantes de la vie qu’elles auraient pu avoir, si elles avaient fait d’autres choix. Faisant alterner son récit entre la Finlande contemporaine et l’Ukraine aux premiers jours de la transition post-Soviétique, Sofi Oksanen raconte avec une acuité rare la trajectoire de ces deux femmes incapables de se libérer du passé.
Leurs histoires d’amitié, d’amour, d’ambition et de trahison, résonnent douloureusement dans ce monde où le corps des femmes est souvent réduit à une marchandise.



📚 « Billy Wilder et moi », Jonathan Coe (@editions_gallimard) : roman de formation, Grèce, icône, tournage, souvenirs 

Dans la chaleur exaltante de l’été 1977, la jeune Calista quitte sa Grèce natale pour découvrir le monde. Sac au dos, elle traverse les États-Unis et se retrouve à Los Angeles, où elle fait une rencontre qui bouleversera sa vie : par le plus grand des hasards, la voici à la table du célèbre cinéaste hollywoodien Billy Wilder, dont elle ne connaît absolument rien. Quelques mois plus tard, sur une île grecque transformée en plateau de cinéma, elle retrouve le réalisateur et devient son interprète le temps d’un fol été, sur le tournage de son avant-dernier film, Fedora.
Tandis que la jeune femme s’enivre de cette nouvelle aventure dans les coulisses du septième art, Billy Wilder vit ce tournage comme son chant du cygne. Conscient que sa gloire commence à se faner, rejeté par les studios américains et réalisant un film auquel peu de personnes croient vraiment, il entraîne Calista sur la piste de son passé, au cœur de ses souvenirs familiaux les plus sombres. Roman de formation touchant et portrait intime d’une des figures les plus emblématiques du cinéma, Billy Wilder et moi reconstitue avec une fascinante précision l’atmosphère d’une époque.
Jonathan Coe raconte avec tendresse, humour et nostalgie les dernières années de carrière d’une icône, et nous offre une histoire irrésistible sur le temps qui passe, la célébrité, la famille et le poids du passé.



Ils vous tentent ? 

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