
La dernière fois que j’ai pris le train, il a été annulé et j’ai eu énormément de temps à attendre le suivant (près de 3 heures, quand même). Du coup j’en ai profité pour radiographier toues les livres du point presse et faire quelques achats me permettant de varier un peu mes lectures. « LA fabrique des poupées » en faisait partie.
Londres, 1850. La première exposition universelle s’apprête à ouvrir ses portes dans le tout neuf « Crystal Palace ». De leur côté, tous les artistes rêvent de figurer dans l’exposition de la Royal Academy. Iris, elle, est très loin de ces préoccupations, elle qui peint des poupées en porcelaine dans un atelier en compagnie de sa sœur jumelle. A la fois belle mais difforme, à la suite d’un accident à la naissance, elle rêve de se lancer dans la peinture. Sans le vouloir, elle va attirer l’attention de deux hommes : un peintre à la recherche d’un modèle et un taxidermiste inquiétant. Le désir d’émancipation d’Iris résistera-t-il à la combinaison de passion, entre désir et mort, de ce triangle ?
L’autrice parvient particulièrement bien à nous emmener dans son univers en clair-obscur. Les personnages sont vraiment réussis et nous immergent chacun à leur façon dans les différentes strates de la société londonienne de l’époque grâce à un gros travail de documentation. Le triangle qu’ils constituent est particulièrement intéressant à suivre. Chacun a ses aspirations propres pas forcément compatibles avec celles des autres. Un coup de chapeau pour le personnage de Silas, le taxidermiste. Il est très bien construit et autour de lui s’installe progressivement la gêne au fur et à mesure que son obsession pour Iris se développe. Du coup, le lecteur traverse le livre avec la crainte qui s’enracine que toute cette histoire finira mal, tout en ayant pour autant hâte de voir où l’autrice souhaite nous emmener. Le livre est centré sur la peinture, mais même en n’étant un spécialiste ou un grand amateur comme moi, le lecteur pourra se laisser happer dans cet univers fait de séances de pose et de technique picturale qui vient réellement servir l’intrigue du livre.
Entre roman noir et récit historique, avec en toile de fond une histoire d’amour, un vrai coup de cœur pour ce livre aux multiples facettes et à l’atmosphère si particulière.
Vous avez aimé atmosphère du livre ? Je vous invite à découvrir la série « Le château » d’Edward Carey (que j’ai chroniqué ici) qui devrait aussi vous plaire !
« La fabrique des poupées », Elizabeth MacNeal, Pocket, 475 pages.
