« L’homme qui n’aimait plus les chats », Isabelle Aupy

Quand les éditions du Panseur m’ont proposé de me « faire voyager sur une ville où les chats ont mystérieusement disparu puis de me faire passer les portes d’une ville bâtie en plein pays de brouillard », j’ai eu envie de sauter le pas et de vous faire découvrir cette petite maison d’édition émergente.

« L’homme qui n’aimait plus les chats » nous emmène sur une petite île sans histoire. Mais un jour, ses habitants constatent la disparition de tous les chats qui la peuplaient. Et quand l’administration leur fournit de nouveaux chats pour les remplacer, qui ne sont autres que des chiens, leur quotidien va s’en trouver bouleversé. Pourquoi faire passer des chiens pour des chats ? Et si derrière la manipulation des mots, qui tente d’effacer l’idée de liberté représentée par les chats, ne se cachait pas le début de la perte de la liberté d’être et d’agir ?

« L’homme qui n’aimait plus les chats » est un livre déconcertant de prime abord. Son écriture sous forme de transmission orale d’un narrateur que l’on découvre par petites touches tout au long du récit nécessite un temps d’acclimatation. Mais très vite, le lecteur prend sa place dans cette petite communauté insulaire. Il apprend à connaitre ses différents membres, ces êtres cabossés par la vie qui ont trouvé un refuge dans cet environnement rude et isolé. Et avec eux, il s’interroge quand le récit prend une dimension un peu dystopique lorsque contrairement au dicton selon lequel « Les chiens ne font pas de chats », on fait passer des chiens pour des chats. Ce qui ne semble initialement qu’une plaisanterie un peu risible – les chiens-chats tenus en laisse e chargés de surveiller les maisons – fait évoluer les comportements des différents membres de cet univers ; créant des besoins artificiels et des obligations là où n’étaient que liberté, libre arbitre et esprit de communauté. Heureusement, l’espoir existe, notamment par l’intermédiaire des livres, à condition de trouver le courage d’agir individuellement et collectivement.

Un livre profond qui fait réfléchir sur la liberté, le danger des manipulations et de la pensée uniforme sans esprit critique.

« L’homme qui n’aimait plus les chats », Isabelle Aupy, éditions du Panseur, 128 pages.

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