
Quatrième roman reçu dans le cadre du prix du meilleur roman des lecteurs Points et quatrième découverte. J’associais Dominique Maisons à des thrillers. Ce roman marque un virage pour l’auteur vers le roman noir, dans la lignée des James Ellroy ou Don Winslow. En scène !
Hollywood, 1953. En pleine guerre du Vietnam et alors que la menace communiste est toujours présente, l’armée américaine est prête à tout pour redorer son image. Quoi de mieux pour cela que d’investir dans le cinéma pour produire des films la mettant en avant de manière discrète. Pour cela, elle a besoin de producteurs sans scrupules, prêts à tout pour voir leurs films en haut de l’affiche. Larkin Moffat, abonné aux tournages de séries B, qui enrage contre un système cadenassé par les gros producteurs qui l’exclut, est justement l’un d’entre eux. Mais il n’est pas seul dans la course. Ses projets mais surtout les sommes en jeu vont attirer toutes les convoitises.
Le livre nous fait plonger dans l’univers très sombre du cinéma hollywoodien des années 1950. Il restitue parfaitement le vase panier de crabes où producteur, mafias, armée et ligue de protection de la morale se disputent ce gâteau si appétissant et semblent prêtes à toutes les bassesses et ignominies pour arriver à leurs fins. La galerie des personnages est saisissante et très réussie. L’alternance des points de vue entre eux nous offre un panorama très complet sur les différents acteurs de cet univers sans pitié où il ne faisait pas bon être une femme ou un membre d’une minorité (latino, afro-américain ou homosexuel par exemple). Autres temps, autres mœurs, heureusement ! Le livre est très rythmé, ne laissant pas le temps au lecteur de s’ennuyer. Il ne s’embarrasse pas de sentiments et développe une vision très cynique, mais en même temps terriblement réaliste du centre de l’industrie du cinéma et de ses acteurs. Le résultat de ce passionnant roman noir est captivant !
« Avant les diamants, Dominique Maisons, Points, 552 pages.
