
Comme beaucoup d’entre vous, j’ai été fasciné par les évocations de la Mongolie dans les trois tomes des aventures de Yerudelgger de Ian Manook. Alors quand je suis tombé sur ce livre édité dans la même collection que « Afrique du Sud, les cicatrices de la liberté », déjà chroniqué ici, je me suis dit que je tenais une bonne occasion de compléter ma connaissance de ce pays tellement atypique.
« Mongolie, entre l’ours et le dragon » n’est pas un guide général sur ce pays mais plus le récit des années qu’a pu passer son auteur à l’arpenter à pied. Il nous fait découvrir un peuple mongol en pleine mutation après la chute de l’URSS, dont elle était le premier satellite et la découverte depuis de l’économie de marché. Coincée géographiquement entre la Russie et la Chine, elle tente de conserver son indépendance et sa marge de manœuvre tout en essayant de profiter de la richesse de son sous-sol. Mais le livre nous donne également un bon aperçu du peuple mongol. Il apparait pris entre tradition pastorale dans l’immensité des steppes et son climat si rude (avec les yourtes qui symbolisent le pays dans notre imaginaire) et la modernité (à l’image d’Oulan-Bator et ses gratte-ciels modernes). Il tente de conserver son identité, au sein de laquelle se côtoient superstitions traditionnelles, et bouddhisme, quitte pour cela à convoquer la personne de Gengis Khan, persona non grata sous le communisme car considéré comme un exploiteur féodal. Le récit est complété par trois entretiens qui approfondissent successivement les thématiques religieuses, culturelles et sociétales.
Un livre très agréable à parcourir qui vous permettra de mieux cerner la Mongolie et son peuple et de saisir les problématiques qui les agitent actuellement.
« Mongolie, entre l’ours et le dragon », Marc Alaux, Nevicata, 94 pages.