
18ème titre sur les 20 qui constituent la première sélection du prix Orange du livre 2022. À trois jours, je crois que je vais avoir tout juste le temps de tous vous les présenter. À condition que je termine le dernier qu’il me reste à découvrir !
Antoine est comédien. Sa vie, il la brûle avec les femmes, sur les planches, dans la haute mer des grands textes. Seule l’intensité l’intéresse. Jusqu’au jour de trop où, plongé dans le coma, une vague noire menace de l’engloutir. Renaître est un risque, Antoine le sait. Lentement, son existence reprend, mais sur une ligne de crête aussi fragile que dangereuse. A quoi s’expose-t-il dans le jeu de l’amour et du hasard, à quoi s’expose-t-il s’il ne joue pas, s’il ne joue plus ?
« La nuit recomposée » est un texte puissant, porté par une écriture pleine de poésie, qui ne laissera aucun lecteur indifférent. Le personnage d’Antoine est assez fascinant : revenu d’entre les morts après une overdose, il se débat pour se maintenir à flot et tenter de reprendre le fil de sa vie malgré que celle-ci l’ait et continue à l’amocher. Acteur sur scène comme dans la vie de tous les jours, il semble avoir un goût certain pour être en représentation constante et plaire. Le Don Juan qu’il doit interpréter sur scène comme le Messie revenu d’entre les morts semblent être des rôles écrits pour lui, à tel point qu’il semble parfois, à son corps défendant, tout faire pour en être la plus parfaite incarnation. « La nuit recomposée » propose une évocation très vivante et immersive de l’art scénique, des coulisses de la création jusqu’aux sensations qui peuvent étreindre les acteurs sur scène. A tel point que plusieurs éléments biographiques et scénographiques d’Antoine correspondent au propre parcours de Jocelyn Lagarrigue. A se demander où s’arrête la fiction 😉 !
« La nuit recomposée », Jocelyn Lagarrigue, Quidam, 210 pages.
