« Les grandes oubliées », Titiou Lecoq

Quatrième titre figurant dans la sélection du prix Essai France Télévisions. Il s’agissait également de mon livre préféré. Malheureusement, malgré mes efforts lors de la délibération, je n’ai pas réussi à emporter l’adhésion des autres jurés.

De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d’histoire. Pourquoi ce grand oubli ? De l’âge des cavernes jusqu’à nos jours, Titiou Lecoq s’appuie sur les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l’Histoire.
Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié le monde.

« Les grandes oubliées » est un livre absolument brillant et même temps totalement accessible. Il explique comment les femmes, au fil de l’histoire, en sont arrivées à être totalement invisibilisées au point qu’elles sont pour leur grande majorité absentes des manuels. Elle décrypte les biais qui ont poussé les hommes, à différentes époques et pour des raisons variables, à conjuguer l’histoire au masculin, renvoyant les femmes dans une sphère privée, intime, totalement artificielle quand on analyse du cours de l’histoire. Car les femmes ont fait l’histoire, ont régné, gouverné, combattu, milité, écrit ou encore se sont révoltées. Elles n’ont jamais occupé une place de spectatrice d’un monde que les hommes dirigeaient. Comme l’énonce bien l’autrice, « on ne peut comprendre les difficultés qu’ont affrontées les femmes pour gagner en égalité si l’on ne comprend pas que leur refuser ces droits était l’une des bases idéologiques de notre culture ». Ainsi, on est loin de l’idée d’un mouvement depuis la vie sauvage vers une reconnaissance progressive de droits pour les femmes. Et plutôt dans une volonté idéologique de les en priver. N’espérez pas pouvoir reposer ce livre indemne : il vous fera réfléchir, vous interroger profondément, vous révolter par moments même, et peut-être réfléchir individuellement et collectivement aux moyens de faire évoluer les choses.

Un livre d’intérêt général, d’utilité publique, ni plus ni moins, à diffuser le plus largement possible !

« Les grandes oubliées », Titiou Lecoq, L’Iconoclaste, 325 pages.

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