Rentrée littéraire épisode 8

Ohio, 1984. Le procureur Bliss décide d’inviter le diable dans la ville de Breathed. Se présente alors Sal, un jeune garçon noir aux yeux verts, bien loin de l’image du démon rouge et cornu. La famille Bliss, qui le pense échappé d’une ferme voisine, va l’accueillir chez elle. Alors que l’été est marqué par une canicule sans pareille, accidents et événements inquiétants viennent susciter l’inquiétude de la population de la ville. Avec un responsable tout trouvé, Sal. 
 
Nous voici donc de retour à Breathed, dans l’Ohio, cadre du roman « Betty ». Présenté comme le nouveau livre de Tiffany McDaniel, « L’été où tout a fondu » est en réalité son premier roman, déjà paru en 2018 aux éditions Philippe Rey. Le moins que l’on puisse dire c’est que « L’été où tout a fondu » est magnifique. Tiffany McDaniel parvient à nous entraîner une nouvelle fois dans ce roman de la fin de l’enfance et du passage vers l’âge adulte. Une transition qui se fait au cours d’un été à la chaleur pour le moins oppressante que l’autrice parvient à faire ressentir profondément au lecteur. Une chaleur qui va provoquer un dérèglement général de la société de la petite ville et mettre en branle un enchaînement tragique. Et par-là même marquer profondément le destin des différents personnages. Ceux-ci justement sont particulièrement marquants, traduisant une nouvelle fois le talent de Tiffany McDaniel pour construire et faire vivre ses différents personnages. Le roman est superbement bien écrit, constat qui se doit d’englober le travail du traducteur du livre. Le lecteur se laisse emporter par une plume enchanteresse, pleine de finesse et de poésie, capable de faire ressortir la beauté dans les pires situations et de susciter aussi bien émerveillement que tristesse profonde et révolte. Un livre marquant qu’on voudrait ne jamais reposer. 

« L’été où tout a fondu », Tiffany McDaniel, Gallmeister, 480 pages.