« Je voulais vivre », Adelaïde de Clermont-Tonnerre

Par une nuit glaciale, le père Lamandre recueille une fillette de six ans venue frapper avec insistance à sa porte. Elle a les pieds en sang dans ses souliers à boucles d’argent. Le vieux prêtre ne saura que son prénom : Anne. Vingt ans plus tard, Anne est devenue Lady Clarick. Richissime, courtisée, elle a l’oreille des grands et le cardinal de Richelieu ne jure que par elle. Pourtant, dans l’ombre, quatre hommes connaissent son vrai visage et sont prêts à tout pour la punir de ses forfaits. Manipulatrice sans foi ni loi, intrigante, traîtresse, empoisonneuse, cette criminelle au visage angélique a traversé les siècles et la littérature : elle se nomme Milady. Voici venu le temps d’écarter la légende pour rencontrer la femme. Même un personnage de fiction peut réclamer justice.

« Je voulais vivre » nous fait porter un autre regard sur le personnage de Milady, mais en même temps sur l’ensemble des autres protagonistes des Trois Mousquetaires. En s’insinuant dans les blancs de la saga d’Alexandre Dumas et en dépassant les incohérences du récit, Adelaide de Clermont-Tonnerre change notre perception de ce grand classique de la littérature française. Elle nous fait réfléchir sur le rôle et la place possibles pour une femme au-delà de l’image construite par le regard des hommes qui la condamnent à être pourchassée, méprisée, instrumentalisée. Un portrait réalisé avec beaucoup d’humanité et de finesse qui nous incite à voir au-delà des apparences. Et un livre passionnant, d’une grande fluidité, très agréable à lire.

« Je voulais vivre », Adelaïde de Clermont-Tonnerre, Grasset, 480 pages.

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