« La trilogie berlinoise », Philip Kerr

J’ai une histoire particulière avec Philip Kerr, et plus particulièrement ce livre, découvert dans une librairie à Séville alors que j’étais coincé là-bas par l’éruption d’un volcan islandais. Une histoire assez improbable. J’ai longtemps cru que je n’arriverais jamais à en parler ici, et était même prêt à l’illustrer avec une photo de trois verres de bière berlinoise. Et puis le week-end dernier, la FIAC hors les murs m’a offert une opportunité en or, que j’ai immédiatement saisie. « La trilogie berlinoise » regroupe trois enquêtes de Bernie Gunther, commissaire de police puis détective privé sous le IIIe Reich allemand et après la fin de la guerre. Que ce soit pour retrouver les assassins de riches industriels, enquêter sur un chantage exercé à l’encontre d’un homosexuel, arrêter un tueur en série ou tenter d’innocenter un ancien policier, Bernie devra naviguer en eaux troubles, entre truand, SS, Gestapo et militaires.

Je me sens un peu emprunté en écrivant cette critique tant il m’apparait impossible d’exprimer le choc qu’a représenté pour moi ce livre et de condenser tout ce que j’aimerai en dire. Bernie Gunther est de la race des plus grands héros. Tour à tour cynique et désabusé, réaliste et courageux, d’une grande profondeur, tentant simplement de survivre dans cet univers de requins sans se renier. On ne peut que s’attacher à lui. Philip Kerr instaure ce qui deviendra sa marque de fabrique, les allers-retours dans le temps, qui vont dynamiser sa narration, et qui laissent des zones d’ombre dans la biographie de Bernie, que les tomes suivants de la série viendront peu à peu combler. Un livre à l’atmosphère saisissante et captivante, à ne surtout pas louper.

Vous avez aimé ? Vous avez l’embarras du choix mais j’ai un petit faible pour une autre trilogie, de Jonathan Rabb (« Le premier tome s’intitule « Rosa »), avec un héros tout aussi marquant que Bernie Gunther.

Retrouvez ma critique de « Métropolis », du même auteur ici.

Retrouvez ma critique de « Bleu de Prusse », du même auteur ici

« La trilogie berlinoise », Philip Kerr, Le livre de poche, 1015 pages.

4 commentaires

Laisser un commentaire