On a tous en tête l’image de Sylvester Stallone en surhomme capable de détruire un hélicoptère avec un caillou. C’est la raison pour laquelle j’avais une part d’inquiétude en me lançant dans le livre, craignant de tomber dans un livre caricatural, un peu nanard. Je me trompais, et pas qu’un peu. 

Lorsque le shérif Teasle décide d’expulser de sa ville un jeune homme vagabondant dans les environs, il n’a aucune idée de ce qui l’attend. Car l’individu en question, John Rambo, est un vétéran de la guerre du Vietnam d’où il est revenu porteur de la plus haute médaille militaire, mais aussi de syndromes de stress post-traumatiques. Très vite, la situation va déraper et une chasse à l’homme s’engager dans les forêts du Kentucky. Mais pour Rambo le naturel reprend vite le dessus et de chassé, il devient vite chasseur. 

Le livre est loin de l’image rendue par la série de films qu’il a inspirés et apparait beaucoup plus profond et finement écrit Le rythme est relativement lent au départ, le temps d’introduire les deux protagonistes principaux, et va ensuite crescendo au fur et à mesure que la traque s’intensifieµ. L’alternance des points de vue entre Teasle et Rambo brouille nos perceptions. Au final, qui est le gentil et qui est le méchant, difficile de le dire avec certitude. On a plutôt l’impression de se trouver face à deux perdants dépassés par les évènements et leurs passés respectifs. Le personnage de Rambo lui-même est surprenant : vétéran décoré du Vietnam, il apparait désabusé par l’indifférence voire l’hostilité de ses compatriotes, sorte de hippie marginal hanté par ce qu’il a vécu. Il apparait beaucoup plus profond que l’image laissée par Sylvester Stallone et confère au livre toute sa force et son intensité. 

Un livre saisissant qui nous plonge dans la brutalité de la guerre et qui met en évidence les conséquences qu’elle peut avoir sur les soldats. Un roman âpre et violent à lire sans hésitation. 

Vous avez aimé ? Le côté noir du livre et son côté chasse à l’homme me font beaucoup penser à un autre excellent livre que je compte vous présenter bientôt, « Evasion » de Benjamin Whitmer.

« Rambo », David Morrell, Gallmeister, 270 pages.