« Trois jours et une vie », Pierre Lemaître

J’ai découvert Pierre Lemaitre sur le tard avec « Au revoir là-haut ». Après avoir bouclé sa trilogie romanesque des enfants du désastre ; j’étais relativement curieux de me faire mon idée sur sa première vie d’auteur de polars et de romans noirs. Heureusement que j’ai croisé une boîte à livres qui a exaucé mon vœu !

Décembre 1999, Antoine, un enfant d’une douzaine d’années vit dans le petit village de Beauval dans une région couverte de forêts. Responsable de la mort accidentelle d’un petit garçon, dont il a caché le corps, il va devoir tenter de vivre avec cette culpabilité dans la crainte perpétuelle d’être identifié

« Trois jours et une vie » est un roman oppressant, mais dans le bon sens du terme, si tant est qu’il existe ! Il nous immerge totalement dans la tête d’Antoine et nous fait bien ressentir les différentes émotions qui peuvent l’animer. Plus que la culpabilité ou la peur d’être démasqué, c’est l’incertitude et l’attente qui le mine et qui irradie à travers toutes les pages du livre. Cette impression que quoi qu’il arrive, que ce soit le lendemain ou plusieurs semaines après, sa vie est inéluctablement condamnée. Et quoi qu’il fasse, et là-dessus, Pierre Lemaitre parvient à nous surprendre à plusieurs reprises pendant l’intrigue, Antoine ne semble pas voir échapper à Beauval, et par là-même à son destin. Un roman très noir, non dénué d’une touche d’humour dans la même teinte, notamment dans les descriptions du microcosme beauvalien et les portraits assez hauts en couleurs de ses différents habitants.

« Trois jours et une vie », Pierre Lemaître, Le livre de poche, 320 pages.

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