Troisième livre reçu dans le cadre du prix des lecteurs U 2022. Voici un livre qui a déjà reçu un grand nombre de récompenses : prix Stanislas du meilleur premier roman de la rentrée littéraire remis dans le cadre du Livre sur la place à Nancy, le prix Georges-Brassens, le Grand prix du premier roman de la Société des gens de lettres, le prix Libr’à Nous décerné par un collectif de libraires et enfin le prix Femina des lycéens. Je vous laisse juger de l’opportunité de l’existence de tous ces prix 😉. Mais en tout cas, cette avalanche de récompenses à éveillé ma curiosité !


Après le décès de sa femme, un père cheminot élève seul ses deux fils dans un village de l’Est de la France. Alors qu’il est un des piliers de la section locale du Parti socialiste, il va se retrouver complètement désarçonné par les choix politiques de son aîné, qui vont entraîner des conséquences qui dépasseront toutes la famille.


« Ce qu’il faut de la nuit » st un texte court mais puissant qui laisse le lecteur un peu sonné après l’avoir reposé. L’auteur parvient magnifiquement bien à exprimer le maelstrom d’émotions qui va pouvoir envahir successivement le père : la déception devant le comportement de son fils va se transformer en souffrance et en rage avant de finalement laisser la place à la résilience. Un roman fort porté par une écriture assez brute qui colle parfaitement au personnage du père, taiseux et assez solitaire. La dérive du fils et la déréliction de son lien avec son père est saisissante et parfaitement bien saisie. Le lecteur sent la distance et le silence s’installer entre eux. L’atmosphère pesante semble rendre une issue tragique quasiment inéluctable.

« Ce qu’il faut de nuit », Laurent Petitmangin , Le livre de poche, 144 pages