« Tout est Ori », Paul Serge Forest

À deux jours de la deuxième délibération du prix Orange du livre 2022, je termine enfin le 20ème et dernier titre de la sélection ! Le moins que l’on puisse dire c’est que ce livre m’aura donné du fil à retordre !

Sur la Côte-Nord du Québec, la famille Lelarge possède une usine de fruits de mer, qui fait leur fierté, leur fortune et assure l’économie de la presque totalité du petit village. À la mort du chef de famille et de l’entreprise, Robert, son aîné, en reprend les rênes, bien décidé à faire florir leurs affaires au-delà des frontières, au Japon notamment. Il conclut un contrat colossal avec un Conglomérat d’Isumi. L’arrivée de Mori Ishikawa, un mystérieux Japonais envoyé par le Conglomérat pour superviser la production, vient troubler l’apparente quiétude de la bourgade à l’écosystème déjà fragilisé par l’expansion de l’usine. Très vite, l’étrange personnage fait battre le cœur de Laurie, la fille cadette mélancolique et rebelle de Robert. Mais une vague d’événements bizarroïdes survient aux alentours du village. Laurie découvre l' » Ori « , une nouvelle couleur et toxine indescriptible qui s’apprête à changer le cours de l’histoire de Baie-Trinité, et bien au-delà encore… 

« Tout est Ori » est un livre particulièrement exigeant. À plusieurs reprises, j’ai envisagé d’arrêter ma lecture devant l’opacité du récit, qui part par moments très loin dans sa logique, ainsi que devant des considérations de mollusques et crustacés particulièrement denses. Pourtant quelque chose, au-delà de la conscience professionnelle du juré, a fait que je n’ai pas abandonné. Une vraie curiosité, sans doute, d’essayer de comprendre les tenants et aboutissants de cette histoire complètement barrée et improbable. Petit à petit, au fil des pages, des petits choses se mettent en place pendant que d’autres éléments rendent l’ensemble toujours plus confus. Le lecteur doit accepter de tâtonner, de se laisser emporter par Mori Ishikawa et par là même par l’auteur et grapiller des éléments d’interprétation. Paul Serge Forest va loin, très loin dans son univers, au risque de perdre en chemin une partie de ses lecteurs. Mais le jeu en vaut la chandelle. 

Une expérience de lecture très dense et totalement singulière qui ne laissera absolument aucun lecteur indifférent. Accrochez vos ceintures pour un voyage tout à fait atypique. 

« Tout est Ori », Paul Serge Forest, Équateurs, 352 pages.

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