« Les grands espaces », Annie Perreault 

Le roman nous fait découvrir quatre femmes qui ont toutes, pour reprendre les mots d’Annie Perreault,  » une boussole cassée dans le cœur  » et se sentent appelées par les grands espaces et l’idée même du départ. Ces femmes, ce sont Anna, une femme en fuite sur le lac Baïkal ; Eléonore, une jeune surfeuse californienne dans les Etats-Unis des années 1960, rêvant de rejoindre l’astronaute Youri Gagarine ; Gaby, sa nièce, en voyage dans le Transsibérien ; et l’autrice elle-même, qui navigue au-dessus de ces histoires et évoque son amour de la Russie. 

« Les grands espaces » est un roman déroutant composé par un enchevêtrement de récits. Ils nous font découvrir plusieurs figures de femmes qui ressentent le besoin, à un moment de leur vie, de prendre la clé des champs et d’affirmer leur liberté. Mais au milieu prend place l’autrice elle-même, par une impressionnante mise en abime autobiographique. Elle met en scène le travail de l’écrivain et le processus de création littéraire du roman en cours d’écriture. Le livre permet de se faire une bonne idée de travail de l’auteur et des relations qu’il peut entretenir avec ses personnages. Mais le nœud du roman en même temps que le point commun entre les récits réside dans ce froid qui réunit toutes les protagonistes. Ce froid qu’Annie Perreault personnifie jusqu’à donner la parole au lac Baïkal lui-même et qu’elle parvient à magnifiquement faire ressentir au lecteur. Sa plume est enlevée, pleine de poésie, totalement à la hauteur des paysages superbes de cette Russie à laquelle elle est tant attachée.

Un très beau livre.

« Les grands espaces », Annie Perreault , Héloïse d’Ormesson, 240 pages.

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