Je n’avais jamais lu le moindre livre d’Arturo Perez Reverte alors que d’après son éditeur, il s’agit de l’auteur espagnol le plus vendu dans le monde. Alors quand j’ai vu ce livre se déroulant dans une période historique qui m’intéresse tout particulièrement, j’ai décidé de me lancer.

L’action se déroule en Espagne, en 1936, au début de la guerre d’Espagne. Lorenzo Falco, aventurier autodidacte, travaille pour le compte des services secrets nationalistes. Sa mission : pénétrer dans la zone contrôlée par les Républicains et faire sortir de prison le fondateur de la Phalange, organisation politique nationaliste d’obédience fascisante. Mais forcément, tout ne se déroulera pas forcément comme prévu.

J’ai déjà lu un certain nombre de polars se situant dans la même période (Philip Kerr, Jonathan Rabb, Luke McCallin en particulier). Du coup quand j’ai vu la taille du livre (320 pages environ), je me suis demandé comment l’auteur allait réussir à construire ses personnages et son univers tout en niveaux de gris en aussi peu de pages. Et au final, le résultat est un peu bancal malgré de bonnes idées : les personnes sont stéréotypés et manquent de profondeur (y compris Falco lui-même, auquel on ne parvient pas à s’attacher) et leur psychologie est relativement binaire. L’histoire est noire à souhait, sans être manichéenne, sans vraiment de gentils et de méchants et où tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. On traverse le livre avec un sentiment d’inaboutissement qui évoluera peut-être avec la parution de la suite des aventures de Falco (le mois dernier de mémoire)

En bref, des promesses en partie déçues pour l’instant. La question restant : « Est ce que je vais lire la suite pour vérifier ce jugement. »

Vous avez aimé ? Pour une autre vision typée polar de la guerre civile espagnole et de l’Espagne de Franco, vous pouvez vos diriger vers « Un hiver à Madrid » de C. J. Sansom.

« Falco », Arturo Perez Reverte, Points, 325 pages.