
Voici un livre tout récent, paru cette semaine !
Henri Reille a toujours préféré l’ennui aux ennuis. Quand la plupart des gens tentent par tous les moyens de se distinguer de leurs semblables, il s’ingénie à ne se différencier en rien de quiconque. La seule chose en ce bas monde qui puisse lui faire perdre son sang-froid serait le vol de ses boutons de manchette légués par son grand-père. Et c’est exactement ce qui va lui arriver. Malgré lui, il commet l’irréparable et devient un fugitif. À ses trousses : un mystérieux homme au chapeau et à la gabardine qui va le traquer, des archives de Munich au bateau de fortune dont le capitaine n’a de marin que la vareuse, de Grand Central Terminal à la frontière du Mexique qu’il est le seul à franchir clandestinement dans ce sens.
« Un homme sans histoires » a de faux airs de roman d’Arto Paasilinna. Le lecteur prend plaisir à découvrir l’univers délicieusement étriqué d’Henri, où tout est millimétré pour surtout ne pas laisser la moindre place à l’imprévu ou à l’improvisation et rester sous les radars. Jusqu’à sa fuite qui va prendre des airs de fuite en avant. Il va alors se retrouver embarqué dans un road trop déjanté où il va faire la connaissance de personnages aussi hauts en couleurs que lui était terne. Il va alors découvrir que le monde ne s’arrête pas aux frontières de sa ville de Belprat. L’ensemble est drôle, mené tambour battant et ne laisse pas le lecteur s’ennuyer. Une cavale improbable d’un bout à l’autre pour un roman très agréable à découvrir.
Pour la petite histoire, le roi Charles VIII, dont le portrait illustre ma photo, est surtout connu pour son décès pour le moins singulier, des suites d’un choc contre un linteau de porte en pierre, à 28 ans. Il est devenu lui même un homme sans véritable histoire !
« Un homme sans histoires », Nicolas Carreau, Lattès, 234 pages.